Avec une dette publique flirtant les 36 000 milliards de dollars, les États-Unis cherchent des parades. Le Bitcoin, ce “numéraire digital” décentralisé, pourrait-il transformer cette montagne en colline ? Une idée qui divise, mais qui séduit de Trump à Wall Street.
En bref
- Réserve stratégique : Accumuler 1 million de BTC sur 5 ans pour générer 16 000 milliards de gains potentiels et effacer 45 % de la dette.
- Hedge anti-inflation : Face à l’impression monétaire effrénée, le Bitcoin protège la valeur, comme l’or contre la dévaluation du dollar.
- Projet BITCOIN Act : La sénatrice Lummis propose d’acheter 200 000 BTC par an, financé par les saisies crypto du Trésor.
- BitBonds : Des obligations “boostées” au Bitcoin pourraient baisser les taux d’intérêt de 4,5 % à 1 %, économisant 700 milliards sur 10 ans.
- Risque volatilité : Si le BTC chute, les contribuables paient ; une bulle spéculative, pas une baguette magique.
La dette américaine n’est plus un secret : elle explose de 1 000 milliards tous les 100 jours, grevée par des déficits chroniques et des intérêts voraces qui bouffent 76 % des recettes fiscales en juin 2025. C’est là que le Bitcoin entre en scène, propulsé par des figures comme Donald Trump, qui rêve d’une “réserve stratégique” pour “remettre un chèque crypto” aux créanciers étrangers.
La dette américaine : Une bombe à retardement
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. À 36 000 milliards, la dette équivaut à 130 % du PIB des Etats-Unis, un record depuis la Seconde Guerre mondiale. Les paiements d’intérêts avalent déjà 1 000 milliards par an, plus que le budget de la Défense. Moody’s a même dégradé la note US en mai 2025, alertant sur un “cycle vicieux” si les rendements des Treasuries grimpent à 5 %.
Sans réforme, l’inflation, dopée par l’impression monétaire, érode le dollar et favorise les rivaux comme la Chine qui stocke de l’or. Le Bitcoin ? Un antidote potentiel, avec sa rareté (21 millions d’unités max) qui le positionne comme un “or 2.0”.
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L’idée phare ? Créer un “Strategic Bitcoin Reserve” via le BITCOIN Act. Le gouvernement détiendrait déjà 200 000 BTC saisis ; ajouter 1 million sur cinq ans, à 100 000 dollars l’unité, coûterait 100 milliards, peanuts face à la dette. Si le BTC grimpe à 500 000 dollars (scénario Saylor), cela génère 400 000 milliards de valeur, couvrant 16 000 milliards de dette.
Trump y voit une renaissance économique qui pourrait booster l’innovation US et éviter une crise à la Weimar. Forbes et VanEck modélisent : une appréciation modérée pourrait neutraliser la dette nominale en laissant le dollar “glisser” vers l’oubli.
Au-delà de l’accumulation, les “BitBonds”, des obligations Treasuries infusées de 10 % de BTC, pourraient révolutionner le financement. Émises à 1 % d’intérêt au lieu de 4,5 %, elles économiseraient 70 milliards annuels, soit 700 milliards sur dix ans, tout en gonflant la réserve crypto sans frais pour les contribuables.
Globalement, le BTC hedge l’inflation : son market cap (1 300 milliards aujourd’hui) reste modeste, mais une hausse à 10 000 milliards éroderait la dette relative. RFK Jr. et d’autres y voient un rempart contre la “fin du dollar-roi”, forçant une discipline fiscale.
Les limites : volatilité et doute
Rien n’est gratuit. Le BTC oscille follement, de 73 000 à 120 000 dollars en 2025, par exemple. Une chute effacerait des gains et exposerais les contribuables, comme l’avertit Lawrence Summers, ex-secrétaire au Trésor. Forbes tempère : le market cap BTC ne couvre même pas un an de déficit (2 000 milliards). Sans coupes budgétaires ou hausses d’impôts, c’est une illusion.
Le Bitcoin offre une bouée high-tech à une dette asphyxiante : réserve stratégique, BitBonds, hedge anti-inflation sont des leviers pour diviser par deux le fardeau en 20 ans, si la volatilité coopère. Mais seul, il ne suffit pas ; il faut une refonte fiscale pour éviter le gouffre. Et si les USA pivotent vers le BTC, que deviendra le dollar mondial ? Les nations rivales, comme la Chine, accumuleront-elles en riposte ?
